Publication d’une étude récente paru dans Cell Stem Cell de l’équipe 10 sur l’effet protecteur de PAX3 en réponse à une exposition à la dioxine!
Une étude récente menée par Audrey Der Vartanian (chercheuse post-doctorante) et Marianne Gervais-Taurel (Chargée de recherche CNRS) dans l’équipe de Pr. Frédéric Relaix (Equipe 10, IMRB) révèle que le facteur de transcription PAX3 protège une sous-population de cellules souches du muscle squelettique adulte en réponse à une exposition chronique à un polluant environnemental, la dioxine, aux effets délétères pour la santé. Cette étude a été publiée dans CELL STEM CELL, le 18 avril 2019.
Le muscle squelettique présente une capacité importante de régénération suite à un endommagement traumatique ou dans des pathologies neuromusculaires. S’il a bien été démontré que cette propriété est conférée par les cellules souches du muscle, les cellules satellites, l’ensemble des mécanismes régulant leur fonction est encore loin d’être élucidé. Une sous-population de ces cellules souches expriment le facteur de transcription PAX3. Bien que la fonction de PAX3 au cours du développement ait déjà été étudiée, son rôle dans le muscle adulte est méconnu.
Cette étude révèle une réponse différentielle des cellules satellites exprimant PAX3 en réponse à une exposition systémique à la dioxine. La dioxine figure parmi les polluants environnementaux les plus toxiques et persistants dont les conséquences délétères pour l’organisme sont induites par la voie de signalisation AHR (Aryl Hydrocarbon Receptor). Chez la souris, l’équipe du professeur Frédéric Relaix a démontré que l’exposition chronique à la dioxine engendre la perte progressive des cellules satellite n’exprimant pas PAX3.
En revanche, les cellules satellites exprimant PAX3 sont capables de résister au stress environnemental, sortant de leur état de quiescence mais protégées des conséquences néfastes de la dioxine par activation de la voie mTORC1 leur conférant un statut particulier, appelé l’état G(alert) en aval de PAX3.
Ces travaux révèlent un impact inattendu de la pollution sur la fonction des cellules souches et ouvrent de nouvelles perspectives sur un mécanisme moléculaire novateur permettant de résister au stress environnemental.
Lien vers l’article : https://www.cell.com/cell-stem-cell/fulltext/S1934-5909(19)30118-3